Les
ressources archéologiques de Virton et de sa région.
Des fouilles, organisées ou fortuites, réalisées
depuis plus d'un siècle, permettent d'appréhender
l'évolution archéologique du paysage gaumais.
Les notices qui suivent vous décrivent
quelques sites particulièrement intéressants
de cette région.
Virton
constitue le point de départ de notre promenade.
C'est
sur l'emplacement d'une nécropole du VIIème
siècle que l'on peut admirer aujourd'hui
la petite église Saint-Martin de Vieux
Virton. Le promontoire sur lequel elle se trouve
fait partie du plateau de Mageroux, plateau sur
lequel on a fait de nombreuses découvertes
archéologiques. Une première église
fut installée dans la nécropole
et, du IXè au XIXème siècle,
l'église subit plusieurs modifications
quand à son agrandissement et son architecture.
La principale caractéristique est sur la
façade sud, la présence dans le
mur de la tour romaine de deux blocs de pierre
d'origine romaine, l'un représentant clairement
un bateau et l'autre, des imbrications. Sur le
plateau de Mageroux, le service national des fouilles,
au cours de plusieurs étapes, a découvert
plusieurs maisons en pierres sèches, des
pièces de monnaie, neuf caves et huit puits,
deux tours de potier, un hypocauste, une fibule
et quelques tronçons de fondations de murs
qui appartenaient à un riche quartier d'artisans
en oterie. Ces découvertes représentent
une petite partie du vicus romain qui est à
l'origine de Vertunum. ( Virton )
Après
une visite au musée gaumais de Virton et
à ses collections archéologiques,
on pourra se diriger vers la côte de Saint-Mard
où, non loin du bois, se trouvent trois
énormes blocs de pierre sur lesquels les
hommes du nèolithique aiguisaient leurs
outils et leurs armes. ces polissoirs portent,
des cupules, traces larges ou étrites du
frottement des pierres à polir. Jadis,
on attribuait des origines surnaturelles à
ces marques etles pierres ont porté le
nom de '' Pierres des Fées ''ou ''Cailloux
des Sorcières''.
Non
loin de Saint-Mard, on emprunte une route de campagne
en direction de Torgny, presqu'à
la frontière française. D'emblée
les yeux sont attirés par les toitures
en tuiles rondes à la romaine qui confèrent
un aspect provençal à ce village
connu aussi pour son climat privilégié.
Au
début du siècle, une nécropole
mérovingienne y fut découverte.
Depuis, 400 tombes ont été mises
au jour . Le promontoir de la Romanette
retiendra l'attention des visiteurs. occupé
à l'époque mérovingienne,
il garde les traces d'une fortification romaine.
Montquintin
sera l'étape suivante de notre excursion.
Le village occupe un site unique en Gaume, au
sommet d'une butte qui domine le Ton et se perçoit
de très loin.La place Monseigneur de Hontheim,
de plan triangulaire, réunit un ensemble
de constructions intéressantes qui ont
fait l'objet d'un classement: L'église
Saint-Quentin, le musée de la vie paysanne
et l'ancienne ferme seigneuriale. En contrebas
de l''église, on perçoit les ruines
du château dont seul le corps de logis subsiste.
Quelques
kilomètres vous séparent du village
de Gomery qu'on localise aisément
sur la route Virton-Ethe-Saint Léger. Un
ensemble de blocs de stonne pourraient être
identiques aux reste d'un dolmen érigé
à l'époque du néolithique
par les hommes de la civilisation Seine-Oise-Marne.
C'est
à Etalle que l'on a découvert une
des plus grandes forteresses protohistoriques
de Belgique. Les constructions protohistoriques
se composent toujours de deux éléments:
un rempart précédé vers l'extérieur
d'un fossé et une levée de terre
édifiée avec les matériaux
extraits du fossé. Le rempart de la Tranchée
des Portes à Etalle est le témoin
de la construction de trois remparts successifs.
Le fossé a été creusé
toujours plus profondément; quand aux remparts,
leur hauteur s'est toujours accrue. Dans ce rempart,
deux portes ont déjà été
mises au jour. Celles-ci peuvent êtres décelées
par l'interruption de la levée de terre
et du fossé et un retour de la palissade
vers l'intérieur de la forteresse.
Au
nord, une vaste clairière de forme arrondie,
au relief très calme et, au sud, un promontoire
boisé constituent le paysage de Montauban.
Dès l'âge du fer, ce refuge naturel
a été entouré d'une enceinte
faite de pierres sèches et de poudres calcinées.
Sous la menace des barbares, le site fut transformé
en forteresse à l'aide de tous les matériaux
disponibles. Sur un bloc de pierres encastré
dans l'un des murs, on a découvert le Valus
représentant la fameuse moissonneuse
inventée par les Trévires,
datant de la période gauloise. Il existe
une reconstitution de la moissonneuse près
du musée.
Vers
la fin du Xème siècle, les donjons
se sont implantés chez nous, généralement
à la pointe d'un éperon rocheux.
Ces hautes tours rectangulaires étaient
percées d'étroites meurtrières
pour assurer la défense des lieux et ne
disposaient que d'une porte étroite au
niveau du premier étage. Dès lors,
les places fortes se composeront de deux parties:
la haute-cour réservée au domaine
du maître et la basse-cour destinée
à la domesticité et aux communs.
Terminons
cette petite excursion par la visite de Château-Renard
qui domine le site de Croix-Rouge. Le camp de
Château-Renard est occupé dès
les années 330, peut être par une
petite garnison ou une petite armée, la
découverte de perles et de colliers semble
indiquer que certains occupants y vivaient avec
leur famille. Château Renard est une colline
escarpée de toutes parts. Le secteur de
la colline le plus facilement accessible a exigé
la construction d'une muraille. L'entrée
principale en chicane est installée entre
l'extrémité de la muraille et celle
de la palissade. A l'extrémité du
camp, un puits très profond alimentait
les occupants en eau potable. C'est sans doute
vers le Vème siècle que château
renard fut abandonné. Un grand nombre de
monnaies furent perdues par le soccupants et oubliées
sur le site. Certains blocs sculptés ont
été transféré au Musée
gaumais, de même qu'une fibule cruciforme
et un petit en bronze qui témoigne de la
culture grecque dans nos régions.